17-01-2025 | ECONOMIE, ENVIRONNEMENT


Projet de loi de finances pour 2025 - Moins d'argent pour le sport

Les JO de Paris 2024, une parenthèse enchantée ou un dérapage

Le CNOSF réagit via un communiqué

Depuis la clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 le 8 septembre dernier, le sport Français fait face à un paradoxe difficilement compréhensible. Comme escompté, Ces Jeux ont suscité un engouement inédit pour la pratique sportive. Les clubs, toutes disciplines confondues, enregistrent une forte hausse des demandes d’inscription, témoignant d’un appétit grandissant pour l’activité physique et sportive qui ne se dément pas depuis. Le mouvement paralympique connaît un essor remarquable, avec une demande croissante sans précédent pour des disciplines comme la boccia, le basket fauteuil ou le para badminton.

Dans le même temps, la France manque de clubs, d’équipements sportifs, d’éducateurs et de structures adaptées pour répondre entièrement à cette demande renforcée, souhaitée et portée par toutes parties prenantes des jeux. Ce constat est aggravé par une décision budgétaire incompréhensible : le projet de loi de finances 2025 prévoyait déjà une réduction de plus de 100 millions d’euros du budget du ministère des Sports (hors crédits exceptionnels liés aux Jeux), portant un coup dur à un budget qui peine déjà à atteindre 1 milliard d’euros et ne représentait déjà qu’à peine 0,2 % du budget de l’Etat. Ce 16 janvier, le Gouvernement a décidé d’aggraver la situation en déposant un nouvel amendement qui réduit de 34M€ supplémentaires un budget qui devient marginal.  

Si Paris 2024 devait rester une parenthèse enchantée, c’est le chemin à suivre. Si nous souhaitons que cet héritage devienne un pilier de notre société, et la nomination de Marie Barsacq est un signal majeur en la matière, il est urgent de corriger le tir.

Les Jeux ont montré l’impact structurant du sport dans nos vies : c’est un outil essentiel d’inclusion, de santé publique et de cohésion sociale. Réduire les moyens alloués au sport, c’est fragiliser notre capacité à relever ces défis. À l’inverse, investir dans le sport, c’est construire une société plus saine, plus solidaire et plus dynamique.

En ce sens, le mouvement paralympique à fait les preuves de son utilité. Dans les territoires où le programme Club inclusif a été déployé, l’offre sportive pour les personnes en situation de handicap a bondi de 127 %, et plus de 4 000 structures sportives sont désormais référencées pour accueillir des pratiquants en situation de handicap.

Avec un tel budget des sports pour 2025, il n’y aura ni clubs supplémentaires, ni équipements accessibles, ni renforcement des encadrants sportifs. Nous ne pourrons maintenir l’élan suscité par Paris 2024. Les parasports, en particulier, risquent de perdre une opportunité historique de se développer durablement.

Conscients de la situation budgétaire du pays, nous demandons simplement que le sport puisse financer le sport. Le produit de la taxe sur les paris sportifs doit être intégralement réinvesti dans le sport, afin de maintenir l’effort de rattrapage que l’Etat a engagé ces dernières années. Pour les personnes en situation de handicap, ce serait le signal d’un engagement ambitieux et attendu pour le développement des parasports. 

Comment aborder sereinement la préparation des JO d'hiver de 2030 qui se dérouleront en France, surtout que la comparaison avec Paris 2024 va t'être permanente... Bonne chance au futur COJOP !

Photo d’illustration, le Français Muffat Jandet en dérapage sur la Gran Risa à Alta Badia, décembre 2024  (P. Teyssot / AS)

La réaction de Teddy Riner sur Twitter

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