Sivert Guttorm Bakken, biathlète norvégien de 27 ans, a été retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel au col de Lavazè, dans la règion du Trentin en Italie, le 23 décembre 2025. Il participait à un stage de préparation avant les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026.
Bakken avait remporté sa première course de Coupe du monde en 2022 à Oslo-Holmenkollen et a décroché le globe de cristal des courses départ en masse cette saison-là. Sa carrière a été freinée par des problèmes cardiaques, dont une myocardite, mais il est revenu en force, terminant 13e au général récemment avec une 5e place au sprint du Grand-Bornand.
Il a été découvert avec un masque d'altitude sur le visage. Les autorités italiennes enquêtent, une autopsie est prévue. La Fédération norvégienne de biathlon a exprimé son choc et mis en place une équipe de crise pour les athlètes et la famille. Des hommages affluent de la communauté du biathlon, dont l'IBU et des athlètes comme Quentin Fillon Maillet.
En attendant sagement les résultats de l’autopsie, l’usage d’un masque pose la question de la préparation des athlètes.
L'Elevation Training Mask (ETM), aussi appelé Training Mask ou masque d'altitude , simule un entraînement en haute altitude, comme les chambres époxy, en restreignant le flux d'air pour renforcer la respiration. Cet outil en néoprène couvre bouche et nez avec des valves réglables pour différents niveaux de résistance.
Le masque crée une hypoxie artificielle en limitant l'entrée d'air, forçant les muscles respiratoires comme le diaphragme à travailler plus intensément. Les valves ajustables simulent des altitudes de 500 à 6000 mètres, augmentant la résistance inspiratoire sans altérer la composition de l'air. Cela conditionne les poumons pour une meilleure efficacité ventilatoire lors d'efforts prolongés.
Attention, aucune hausse significative de VO2max, de puissance maximale aérobie ou de production d'EPO n'est observée comparé à un entraînement standard. Il agit plus comme un outil de résistance respiratoire que de véritable simulation d'altitude hypoxique. Utile pour la musculation respiratoire, mais pas un substitut aux stages en montagne.
Cela nous interroge et nous permet de donner un éclairage sur parfois l’usage aussi du monoxyde de carbone (CO) qui est utilisé en préparation sportive pour simuler les effets de l'entraînement en altitude en induisant une hypoxie légère, ce qui stimule la production d'érythropoïétine (EPO) et augmente la masse d'hémoglobine totale, améliorant ainsi le transport d'oxygène. Cette pratique, courante chez les cyclistes d'élite, vise à booster les performances en endurance sans monter à haute altitude, mais elle est controversée en raison de sa toxicité.
L'Union cycliste internationale (UCI) interdit l'inhalation répétée de CO hors cadre médical depuis fin 2024 pour protéger la santé des athlètes, et a saisi l'Agence mondiale antidopage (AMA). Bien que des équipes comme Visma-Lease a Bike l'aient utilisé pour des mesures, des soupçons de dopage persistent car cela mime l'EPO et peut augmenter le VO2 max de 3%. Le gaz reste toxique, même en faible dose, et son élimination nécessite souvent de l'oxygène hyperbare.
Dans le biathlon ou le ski de fond, cette méthode pourrait amplifier les entraînements en altitude modérée, comme testé chez des cyclistes élites où elle a amélioré les adaptations hématologiques plus que l'entraînement seul.
Aucune interdiction spécifique n'est mentionnée pour ces disciplines, mais les fédérations IBU, FIS suivent les règles antidopage globales.
Cependant à partir du 1er janvier 2026 les règles de l’IBU pourrait changer avec son interdiction. En effet, l'Agence mondiale antidopage (AMA) interdit l'usage du monoxyde de carbone (CO) en dehors d'une procédure de diagnostic à partir du 1er janvier 2026, dans une nouvelle section M1.4 de la Liste des interdictions. Cette mesure suit l'interdiction de l'Union cycliste internationale (UCI) entrée en vigueur le 10 février 2025 pour l'inhalation répétée hors cadre médical.
Les résultats de l’autopsie pourraient être connus avant la fin de l’année et l’enquête des autorités (Carabinieri) pourrait bien se prolonger jusqu’aux Jeux olympiques avec des descentes des autorités dans les hôtels ou lieux de résidence des athlètes, une pratique toujours médiatisée chez nos voisins transalpins