Longues Distances

Ski de fond - La Transju’ au départ

Attendue avec impatience par près de 4 000 passionnés, La Transju’, plus grand événement de ski de fond en France, se dispute ces samedi 11 et dimanche 12 février, entre Lamoura et Les Rousses, dans les Montagnes du Jura, dans des conditions météorologiques annoncées optimales.

La lutte, principalement entre les meilleurs Français, promet d’être intense en tête d’une course que tous veulent afficher à leur palmarès.

Près de 4000 participants venus de 24 pays avec les épreuves en style classique le samedi et en skating le dimanche. La Transju’ est aussi au calendrier de la Worldloppet, le circuit référence des épreuves longue distance
Emilien Louvrier et Céline Chopard Lallier au départ pour défendre leur titre

Depuis plusieurs jours, un peu partout sur les pistes du massif du Jura éclairées par un soleil éclatant, les derniers entraînements, les derniers réglages, à la recherche des bonnes sensations, celles de la glisse, du sifflement des skis qui filent sur la neige. Le plaisir aussi de profiter de paysages uniques. Fidèles au rendez-vous depuis toujours, les passionnés de ski de fond sont prêts. Prêts à s’élancer, samedi et dimanche, sur l’une des six épreuves de la 44e édition de La Transju’. Si l’enneigement a contraint les organisateurs à modifier les parcours et à tracer les différentes courses entre la Combe du Lac à Lamoura et Les Rousses et à réduire La Transjurassienne dominicale de 70 à environ 50 km, la fête promet d’être belle pour les 4 000 passionnés au départ. Quelles que soient leurs ambitions, quelle que soit leur pratique (courses en classique samedi, en skating, dimanche), quel que soit leur niveau, tous savent que La Transju’ leur offrira des instants privilégiés.

Émilien Louvrier en toute humilité

En tête de course, sauf inscriptions de dernière minute, les Français seront favoris des principales courses, notamment sur La Transju’ Classique 50 km du samedi et La Transjurassienne 50 km skating du dimanche, deux épreuves inscrites au calendrier de la Worldloppet, le circuit référence des courses longues distances.

Vainqueur l’an dernier, Emilien Louvrier sera à nouveau au départ pour défendre son titre. « Je suis dans le même état d’esprit que l’an dernier où je partais pour un top 15 top 10 voire top 5 au mieux, confie-t-il. Je vais aborder la course en toute humilité. Beaucoup de facteurs peuvent entrer en compte comme la forme du jour bien sûr mais aussi les skis, la glisse, l’alimentation etc. C’est vraiment un fait marquant de ma petite carrière. Mon palmarès ne fait pas non plus deux pages. »

Une ligne sur un palmarès mais surtout une immense émotion. « L’émotion ressentie l’an dernier était dingue, se souvient Émilien. Je ne sais pas si je revivrai ça un jour. Dans les courses qui ont suivi La Transju’, on me regardait un peu différemment. J’étais ‘’celui qui avait gagné La Transju’’’. Mes adversaires se méfiaient aussi un peu plus de moi. Je ne pouvais plus me cacher. » Émilien sera une fois encore particulièrement observé. « L’entraînement a été bon mais nous n’avons pas eu beaucoup de courses sur des longues distances. Je n’ai pas skié en compétition sur plus de 20 km. Même si La Transjurassienne fera cette année un peu moins de 50 km au lieu des 70 habituels, ça reste quand même long. Encore une fois, je serai au départ en toute humilité. À chaque édition, on sait que 10 ou 15 gars peuvent gagner et que les courses ne se ressemblent jamais d’une année à l’autre. »

Un plateau relevé

Pour conserver sa couronne, il devra faire face à une concurrence relevée. Souvent placé avec par exemple la troisième place l’an dernier ou encore la deuxième en 2019 dans la tempête, Gérard Agnellet (Haute-Savoie Nordic Team), a sans aucun doute l’ambition de voir enfin la cloche du vainqueur accrochée à son cou. Vainqueur de la Dolomitenlauf en Autriche le 22 janvier (42 km), et du Marathon du Forez dimanche dernier, Simon Perruche (Team Vercors Isère) affiche une belle forme. Vainqueur en 2011 et 2013, Benoit Chauvet est de retour après deux hivers en retrait. Attention aussi au Suisse Arnaud du Pasquier (Team Nordic Expérience), toujours placé.

Chez les féminines, Céline Chopard Lallier (Team Nordic Expérience) voudra conserver son titre mais devra probablement lutter avec Émilie Bulle (Team Vercors Isère), troisième l’an dernier. Attention aussi à Océane Bépoix (Féclaz Formation Longue Distance), victorieuse du Marathon du Forez et déjà cinquième en 2022.

Belles luttes en perspective également dès le samedi sur les épreuves en classique avec notamment Thomas Joly (Team Nordic Expérience), tenant du titre (2e en 2019), Antoine Auger ((Team Nordic Expérience, vainqueur en 2019 et 2021, 2e l’an dernier), Jérémy Royer (Team Nordic Expérience) (4e en 2022) et quelques autres fondeurs bien décidés à accrocher la Transju’ à leur palmarès.

Biathlètes, marins, cyclistes et traileurs sur les pistes

Même s’ils fréquentent régulièrement les pistes de ski de fond, les biathlètes Simon Desthieux (champion olympique du relais mixte à Pyeongchang en 2018 et champion du monde du relais masculin en 2020), Anais Bescond (championne olympique relais mixte en 2018) et Célia Aymonier (médaillée de bronze avec le relais féminin aux Mondiaux 2017) laisseront cette fois leur carabine à la maison pour venir participer à la fête. Ils ne seront pas les seuls champions olympiques au départ. Médaillée d’or de VTT en 2012, Julie Bresset sera en effet de la partie. Le cyclisme sera également représenté par Jérome Coppel, champion de France de contre-la-montre.

Le trail sera lui aussi bien représenté. Fidèle à l’épreuve, Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’Ultra Trail du Mont-Blanc et de nombreux ultra-trail, sera lui aussi à nouveau au départ. « La Transju’ est inscrite dans notre culture jurassienne, explique-t-il. Pour moi, c’est presque une séance d’intensité car mes trails durent souvent vingt heures de plus. ». Elle aussi victorieuse d’ultra-trails de référence, Camille Bryuas chaussera également les skis tout comme Marine Leleu, spécialiste des sports d’endurance.


Eux aussi habitués à des efforts encore bien plus longs, les skippers Aurélien Ducroz (au départ en fin d’année de sa cinquième Transat Jacques Vabre) et Ian Lipinski (double vainqueur des éditions 2015 et 2017 de la Mini Transat, et vainqueur avec Adrien Hardy de la Transat Jacques Vabre 2019 en Class40), viendront aussi glisser sur la neige du Jura.

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