15-02-2022 | SHORT-TRACK


Pékin 2022 - Parlons Short-track avec LE consultant d'Eurosport, Thibaut Fauconnet

"On se bagarre, ça frotte, il y a de la confrontation directe…"

Profitons des Jeux olympiques de Pékin pour découvrir ou redécouvrir une discipline populaire en Corée du Sud, au Canada ou aux Pays-Bas, le short-track. C'est une discipline où les compétiteurs font la course les uns contre les autres (et non contre la montre, comme sur piste longue). Il reste pour le moment confidentiel en France : cinq cents licenciés, treize clubs. Conséquence : les moyens manquent. Pour faire le point Thibaut Fauconnet, double champion d’Europe et consultant Eurosport réponds à nos questions

Toutleski : Comment es-tu arrivé dans le monde du Short Track ?

Thibaut Fauconnet : C’est une histoire assez marrante. Je suis né en 1992, juste après les JO de Barcelone et mes parents voulaient que je pratique un sport. J’aimais bien aller avec l’école à la patinoire donc ma mère m’y a inscrit. J’ai été accueilli dès l’âge de 8 ans par le coach qui m’a accompagné jusqu’à mes premiers Jeux. A l’époque, il me dit : « qu’est-ce que tu veux faire gamin ?». Moi je réponds : « je veux faire la course ». Et à partir de là, il me dit : « viens, on va partir faire du short-track ». Toute l’histoire a commencé comme ça !

TLS : Qu’est ce qui te plaît le plus dans cette discipline ?

Thibaut Fauconnet, consultant Eurosport pour la France : La combinaison de super héros déjà ! Plus sérieusement, ce qui me plaisait vraiment c’est le côté sport extrême. J’aime la dimension entrainement physique. J’ai pratiqué de nombreux autres sports quand j’étais jeune, comme le trampoline ou d’autres disciplines acrobatiques. Le problème, c’est que ça ne me fatiguait pas assez, donc j’étais toujours un peu frustré. Avec le short-track, j’ai appris cet aspect extrême. On se bagarre, ça frotte, il y a de la confrontation directe… Et puis j’adore concourir contre les autres et me battre pour être le premier sur la ligne d’arrivée.

Toutleski : Quels est ton meilleur souvenir en carrière ?

Thibaut Fauconnet : Le meilleur et le pire aussi ! En termes sportif, je dirais la finale olympique à Pyeongchang. Je suis à deux doigts d’avoir la médaille, il reste un tour et demi je pouvais faire troisième voire deuxième. Mais au final, le mec devant moi tombe, il me met un coup de patin dans le visage et je tombe avec lui. S’en est fini du rêve olympique, mais ça reste le meilleur souvenir. Une finale olympique, c’est ce que je visais même si la fin n’est pas celle que j’attendais. Après, j’ai aussi beaucoup de souvenirs avec tous mes potes, mes coéquipiers, des trucs plus stupides les uns que les autres.

Toutleski : Quels sont les structures de formations existantes en France dans le cadre de ce sport ?

Thibaut Fauconnet : Il y en a peu.  Il existe une quinzaine de clubs en France. On peut s’entrainer dans les clubs comme je l’ai fait, mais on a aussi aujourd’hui la structure d’entrainement pôle France. Il s’agit du centre national d’entrainement situé à Font Romeu dans les Pyrénées-Orientales. C’est un centre d’entrainement en altitude, à 1800 m d’altitude, avec une patinoire quasiment dédiée au short-track. On arrive à avoir tous les créneaux dont on a besoin, ce qui est parfait pour s’entrainer. Pour ma part et comme l’équipe de France, je m’y entraine depuis 2009.

Toutleski : Tu y as déjà un peu déjà répondu, mais quelles sont les difficultés liées à la pratique de ce sport ? Y’a-t-il des solutions pour y remédier ?

Thibaut Fauconnet, consultant Eurosport pour la France : Il existe toujours des freins comme le manque de structures et d’accessibilité à la glace. Même si on a beaucoup de patinoires entre le hockey, le patinage artistique ou les sorties scolaires, il est souvent très compliqué d’avoir accès à des créneaux pour pratiquer notre sport. L’autre sujet, c’est le long-track. Comparé au short-track c’est l’anneau, le patinage de vitesse sur une piste de 400 mètres en glace. Imaginez une piste d’athlétisme en glace où l’athlète court contre le chrono. Je parle de ce sport car c’est une discipline passionnante et il n’y a pas de structure d’entrainement en France. Cela oblige les athlètes à s’entrainer à l’étranger. Evidemment, cela représente un coût important, mais c’est l’une des solutions envisageables. Enfin, il y a un manque de moyens humains. Concrètement, on a une structure humaine qui n’est pas à la hauteur des attentes des athlètes ou du moins de la quête des médailles olympiques. En France, les ressources sont peu nombreuses car le short-track reste encore un sport confidentiel. Forcément, il est plus compliqué de développer tout cela.

Les épreuves sont à suivre notament sur Europsort / Discovery+

EB / Photo © France Olympique / CNOSF / Kmsp par Agence String pour Toutleski.com

 

 

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